vendredi 4 mai 2012

Les origines de l'idée européenne

 

 

VIIIème siècle avant notre ère : le poète Hésiode évoque pour la première fois le mythe d’Europe

Selon la légende, Europe était une princesse phénicienne qui aurait séduit Zeus, roi de l’Olympe. Le dieu, métamorphosé en taureau, l’aurait enlevée pour la conduire en Crète où elle aurait donné naissance au légendaire roi Minos.

On s’interroge encore sur l’origine du nom Europe. Peut-être s’agit-il d’une contraction des mots grecs Eurus (large, ample) et Ops (regard, visage). A moins qu’il ne vienne du phénicien Ereb (sombre), terme employé pour désigner les pays du couchant. Ce terme s’imposera peu à peu aux Grecs pour désigner l’ensemble des terres au nord du bassin méditerranéen.  

 

Ième siècle de notre ère : apogée de l’Empire romain

Au sommet de sa puissance, l’Empire romain couvre l’ensemble du bassin méditerranéen, s’étendant jusqu’en Asie Mineure. Sous la Pax Romana (Paix romaine) se développe une culture, inspirée par l’humanisme grec et la religion chrétienne, qui constitue le socle de la "civilisation européenne".

800 : Charlemagne est sacré Empereur d’Occident

Le jour de Noël de l’an 800, Charles, roi des Francs, est sacré Empereur par le Pape à Rome. Trois siècles après la chute de l’Empire romain d’Occident, cet évènement marque la réunification de l’Europe occidentale sous une seule couronne. De son vivant, Charlemagne se fait même appeler Pater Europae ( Père de l’Europe). Mais cette période d’unité européenne est de courte durée : quelques années après la mort de Charlemagne, l’espace carolingien est divisé en royaumes, qui deviennent rapidement rivaux.

1556 : l’abdication de Charles Quint met fin à son rêve d’unification de la Chrétienté

Tout au long du Moyen Age, le Saint Empire Romain germanique, héritier de la couronne impériale de Charlemagne, cherche en vain à restaurer son autorité perdue. L’Empire s’épuise dans une longue querelle avec la Papauté, qui vise à l’unification de la Chrétienté sous l’autorité spirituelle de Rome.

Pendant ce temps, les grands royaumes européens, notamment la France, établissent leur pouvoir. Malgré cet éclatement politique, l’Europe connaît une certaine unité économique, culturelle et surtout religieuse.

En 1519, Charles de Habsbourg est élu Empereur germanique sous le nom de Charles Quint. Persuadé qu’il a reçu la mission divine de réunir la Chrétienté sous l’autorité impériale, Charles s’attache à étendre ses possessions par une politique d’alliances et de guerres. Mais son rêve d’un Empire universel se heurte aux ambitions rivales du Royaume de France, à l’essor des Ottomans et surtout à la Réforme religieuse initiée par Luther, qui ébranle la Chrétienté. Constant l’échec de son projet, Charles finit par renoncer à la couronne impériale.   

1603 : Johannes Althusius, premier penseur du fédéralisme

Les théoriciens de l’unification européenne ont toujours recherché le juste équilibre entre l’unité de l’Europe et la diversité de ses composantes.

Parmi ces penseurs, le juriste allemand Johannes Althusius (1557-1638) est le théoricien de la "subsidiarité", un principe fondamental du fonctionnement actuel de l’Union européenne.

Selon ce principe, chaque problème politique doit être réglé à l’échelon pertinent, l’autorité supérieure n’intervenant que si elle se révèle plus efficace. La subsidiarité est à la base du lien fédéral.

Les réflexions d’Althusius sur l’articulation des niveaux de pouvoirs seront poursuivies par Montesquieu et Proudhon.

1807 : apogée de l’Empire napoléonien

Pour les uns, Napoléon Bonaparte a répandu en Europe les idées nouvelles introduites par la Révolution française: l’abolition des privilèges, le Code civil, les libertés individuelles… Pour les autres, il n’a fait qu’asseoir la domination de la France sur les autres nations.

En tout cas, la volonté d’unifier l’Europe n’est pas étrangère au dessein de Napoléon. Au moment de son sacre par le Pape en 1804 le nouvel Empereur déclare : "Je n’ai pas succédé à Louis XVI mais à Charlemagne". Son règne durera dix ans.

Dès 1815, le Congrès de Vienne annonce la forme de coopération développée jusqu’en 1914 : le "concert des Nations", qui voit les Etats européens se réunir régulièrement pour traiter notamment de la guerre et du commerce.

1814 : Saint-Simon propose la création d’un Parlement européen

Au début de la Révolution industrielle, le philosophe français Henri de Saint-Simon (précurseur de la sociologie) a l’intuition que les techniques nouvelles vont bouleverser les rapports entre les nations.

A la veille du Congrès de Vienne, il publie un texte intitulé : "De la réorganisation de la société européenne ou de la nécessité et des moyens de rassembler les peuples de l’Europe en un seul corps politique en conservant à chacun son indépendance nationale".

Au sommet de son édifice, il place un Parlement de 240 membres : "L’Europe aurait la meilleure organisation possible si toutes les nations qu’elle renferme, étant gouvernées chacune par un parlement, reconnaissaient la suprématie d’un parlement général placé au-dessus de tous les gouvernements nationaux et investi du pouvoir de juger leurs différends".

 

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